Séquence émotion.
La Maison de Jean Lamour, auteur des célèbres “Grilles en Or”, résista jusqu’au dernier moment.
On la voit sur cette photo de 1970-1971, minuscule mais dressant fièrement sa façade au milieu du terrain dévasté qui allait devenir le centre commercial St-Sébastien.
Il faut dire que la maison construite par le serrurier du roy Stanislas, parée de ses somptueux bijoux de ferronnerie à tous les étages, était classée aux Monuments historiques. Eh, oui !
La voici, décrite en détail par M. Constant et M. Charles Coumault, en 1874 :
« A la fin de sa vie, Lamour construisit, derrière l’église Saint-Sébastien, la demeure qui forme aujourd’hui le n° 32 de la rue Notre-Dame. Les balcons dont il décora les fenêtres font la joie des connaisseurs. « Il semble que, travaillant pro domo sua, il ait voulu montrer jusqu’à quel point il savait dompter une matière rebelle et l’assouplir comme il aurait fait d’un morceau de cire à modeler. Le sombre métal se dresse en lignes harmonieuses ; il se tord en rinceaux gracieux, il se ploie en volutes et se déroule en feuilles et en fleurs qui s’épanouissent amoureusement pour le plaisir des yeux. »
Les quatre balcons du premier étage présentent deux à deux des dessins différents. Les grilles du second méritent aussi d’être observées, ainsi que celles du rez-de-chaussée, du genre qu’on appelle grilles à tombeaux ; — la partie inférieure se bombe, pour permettre aux habitants de regarder ce qui se passe au dehors. C’est ici que Jean Lamour passades dernières années. Il y installa son cabinet de peintures et de curiosités, qu’il se plaisait à montrer aux amateurs. »
Ironie du sort, à l’ emplacement exact où vivait le génial créateur des « Portes Dorées » de la Place Stanislas, on trouve aujourd’hui l’établissement « La Brioche Dorée »…
Source : “Description illustrée de Nancy et de ses environs”, Constant Lapaix, 1874.
Maison Jean-Lamour : classement par arrêté du 22 février 1945, détruite autour de 1971
Enquête réactivée grâce à Mme Elisabeth de Masi Nilly, merci !
Bonjour et merci pour ces images.
Où sont conservées les grilles et décors de cette maison, car je n’imagine pas que les années vintages aient fait table rase…,
Bonne année,
Pascale
Quelle tristesse…
Un massacre parmi tant d’autres à Nancy.
Oui, ces images sont très émouvantes !
Je me souviens si bien de ces rues de Nancy que je traversais enfant.
Bonjour
Je viens de découvrir sur généanet une photo de la maison de Jean Lamour pendant la phase de démolition.
La photo est prise non pas depuis la rue Notre Dame mais depuis l’arrière de la maison.
https://www.geneanet.org/cartes-postales/search/?go=1&motcle=nancy&page=19&size=20
J’en profite pour vous signaler que la photo aérienne que vous avez mise en ligne date de 1970 et non pas de 1972.et qu’il est plus exact de dire que la maison de Jean Lamour a été détruite vers 1970-71 car en 1972 (Photo 21/52) la maison de Jean Lamour n’existe plus
https://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/11/01/quartier-saint-sebastien
Si vous n’arrivez pas à visualiser la photo sur généanet, je peux vous la transmettre par email.
Bien cordialement
Elisabeth de Masi Nilly
Bonjour,
Je pense que (si j’ai bien trouvé la bonne photo dont vous parlez) ce cliché est pris depuis le coté gauche de l’église et non pas derrière.
L’ensemble de maisons en démolition ne semblent pas comporter la maison de Jean Lamour qui se trouvait derrière l’église, au niveau de la “Brioche Dorée”.
Merci pour la date exacte, je vais la préciser dans mon article.
Bien cordialement
— P.
Bonjour
Je viens de réaliser que la photo généanet intitulée “ancien quartier st seb 2” est prise non pas depuis l’arrière de l’église mais depuis son côté gauche.
De ce fait, la maison de Jean Lamour ne peut pas y être et les immeubles en cours de démolition ont laissé place à l’actuel couarail. Désolée pour mon erreur.
Mon voisin était chef de chantier dans la société chargée de la démolition. Il a fait de nombreuses photo des anciens quartiers de Nancy (avant destruction) qu’il se propose de mettre à votre disposition si vous le souhaitez. Il se renseigne pour retrouver la date exacte de démolition de la maison de Jean Lamour.
Bien cordialement
Elisabeth de Masi Nilly