Masco, l’ours de Léopold

Les ducs de Lorraines depuis René II entretenaient toujours à leur cour un ours brun, en mémoire des services que le canton de Berne leur avait rendu dans la guerre du duc de Bourgogne.

René avait même poussé la flatterie jusqu’à se faire accompagner de son ours quand il alla solliciter l’alliance des cantons suisses. “René étant à Zurich avait avec luy un ours qui toujours le suivait. Le dict ours commença à gratter comme s’il vouloit dire laissez-nous entrer. Les dicts du conseil ouvrirent …/…”
En 1699, le duc Léopold fidèle à la tradition entretient lui aussi un magnifique ours qu’il a surnommé Masco.
L’histoire de Masco, l’ours de Léopold
Cet ours de cour, soigné par un valet, (rien que ça), loge dans une niche attenant à la porte d’entrée du palais des ducs (dont on peut encore voir la petite porte). L’après-midi, Masco reçoit des visites, les chambellans, les officiers et le prince en personne, défilent tour à tour pour lui dire bonjour et lui porter des fruits confits, des gâteaux, ou encore des oranges et des macarons.
On le prétend d’humeur peu sociable, surtout depuis un matin où les petits pages l’ayant taquiné, il poussa un grognement qu’on entendit jusqu’à la porte de la Craffe, remplissant d’épouvante les gens de la grand’rue qui s’enfermèrent à double tour chez eux.
Cependant, un jour de plein hiver, un petit sayoyard se réfugie auprès de la bête féroce pour échapper au froid et à la neige. Comment ? Probablement par une cheminée car le jeune garçon est ramoneur;
Lorsque le garçon se retrouve dans la cage, il sent le souffle fort de la bête dans ses cheveux et se croit mort. Il est sûr de l’être, quand il sent qu’on lui lèche doucement le menton.
Timidement, il ouvre un œil et voit Masco qui le regarde en continuant de le laver paternellement.
L’enfant attrape de ses deux bras le cou du gros Masco pour embrasser, trois fois de suite, son museau humide. Masco le secoue doucement pour l’envoyer rouler gentiment près des écuelles, terrines, et plats, accumulés dans la cage.
Le petit ramoneur croit rêver et se met à avaler, à tort et à travers, macarons, soupe, sucre à la bergamote, viandes, crème au chocolat, hachis et brioches aux raisins. Puis s’étend au côté de Masco, se cachant entièrement dans sa chaude fourrure pour s’endormir… !


Article sources diverses / photo © Pascale Fourtier Debert

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2 Replies to “Masco, l’ours de Léopold”

  1. […] n’est assez beau, assez riche, assez grand, assez magnifique pour la capricieuse favorite du duc Léopold qui exige entre autres que son palais soit terminé, …avant celui de son richissime amant ! Le […]

  2. […] solennelle de François Ier  (de Lorraine et d’Autriche, fils de notre duc Léopold) et de son fils Joseph II, à Francfort, le 29 Mars 1764. Свечани улазак Фрање […]

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