Les bourses de Panpan [patrimoine lorrain]

[Paris, 18 octobre 1742] [Lunéville, 21 octobre 1742]
(extrait d’Amusez-nous chère Abelle)
La grande occupation de Panpan Devaux (gentilhomme de la cour de Lunéville et fidèle amie de madame de Graffigny) semble être la fabrication de bourses en soie brodées et ce fait est attesté par un amusant dialogue épistolaire entre les deux protagonistes au sujet d’une bourse promise.
Madame de Graffigny à Panpan, le 18 octobre de paris :
« Nous avons eté courir ce matin, Nini (madame de Preysing) et moi, dans un chien de fiacre, crotée jusqu’au cul, pour te chercher de la soyes. […] je veux une bource, moi, et que tu te serve du petit dessein que je r’envoye. Les petites fleurs sont les plus jolies du monde. ».
Devaux répond le 21 octobre de Lunéville :
« Eh mon Dieu, oui, vous aurez une bourse, allez-vous-en au diable ! Je voulois vous en faire la galanterie sans que vous en fussiez prevenuë. Nini vous dira ce que je pense du dessein. […] Dites-moy vos couleurs : je n’en puis mettre que deux en coquilles ».
Et il ajoute le lendemain : 
« Comment voulez-vous que j’execute votre dessein ? Ce n’est plus en points noués que je fais des bourses, mais en point de boutonnieres. Les picurres m’ont dechiré les doigts: je les ai envoyés au diable. Cependant, si vous le voulez bien fort il faudra y revenir, mais cela sera long. ».
© Article PFDebert. Extrait Amusez-nous chère Abelle. Parution à venir.
Correspondance de Mme de Graffigny. Correspondance, éd. de J. A. Dairard et coll., Oxford, The Voltaire Foundation.

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