Adieu patrimoine immatériel Lorrain

La faïencerie de Lunéville-Saint Clément est l’une des plus anciennes faïenceries “françaises” toujours en activité.
Oui, mais jusqu’à quand ?
Neuf personnes seulement sont désormais les gardiennes de ce patrimoine immatériel transmis depuis 1700 par Jacques Chambrette, Paul-Louis Cyfflé, Guibal, Clodion, Falconet, Sauvage et tant d’autres artistes de renommée internationale.
Des artistes qui se sont battus parfois en élaborant de précieuses pâtes d’argile aux secrètes compositions afin de concurrencer les prestigieuses manufactures parisiennes et allemandes de leur époque.
Leurs gestes précis vont s’éteindre faute de pouvoir être transmis aux nouvelles générations.
Et pourtant, ce savoir-faire séculaire, âme de toute une région, n’est-il pas une richesse inouïe pour les écoles d’art, d’architecture et de design de cette même région ? 
Ne pourrait-on pas imaginer que ces lieux de mémoire deviennent des musées vivants inter-agissant avec notre époque, en y créant des résidences d’artistes afin de transmettre ce patrimoine culturel immatériel ?
Que vont devenir les gestes, le savoir faire et les moules de Cyfflé, Lemire, Clodion, peut-on dignement les effacer à jamais de nos mémoires et les mettre à la poubelle ?
Merci à Philippe, Danièle, Mireille, José …
Reportage photos mars 2019 © PFDebert

La “Vierge des faïenciers” ou encore “Notre Dame de Niderviller” est modelée et moulée en 1784 par Charles Sauvage dit Lemire, pour apaiser la colère des habitants du village envers les ouvriers spécialisés venant d’Allemagne et bénéficiant de privilèges.
La rééditer aujourd’hui d’après les moules du XVIIIe est un véritable exercice de style !
La cloche devait probablement sonner lorsque la température des fours était atteinte.
La réalisation de faïences est une science très précise.
Les premiers bâtiments sont construits à Saint-Clément, sur les terre du royaume de France dépendant de l’évêché de Metz, par Chambrette qui souhaite s’affranchir des lourdes taxes pesant sur les marchandises étrangères..
Certaines pièces ont fait la renommée de la manufacture.
Ici un coq, signé par son créateur en 1893.
Les moules sont remplis d’une pâte d’argile liquide.
Délicate empreinte d’un angelot de Paul-Louis Cyfflé.
Design des années 2000 pour Saint-Nicolas.
Des gestes ancestraux immuables.
Piou Piou des années 20.
Collector, le perroquet flamboyant !
L’entrée du “temple” est pourtant toujours bien gardée par ses deux magnifiques chiens de Fo,
… identiques au modèle datant du XVIIIe siècle !

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