[Brillons en société] Les Sybarites

Les habitants de Sybaris sont connus pour leur délicatesse extrême et leur goût exagéré du luxe et de la volupté.
Ce peuple de l’antiquité grecque (700 ans av. J-C) vivait, selon la légende, essentiellement pour les plaisirs. Les sybarites ne supportaient aucune contrariétés et bannissaient tout ce qui troublaient leur vie tranquille. Ils encourageaient le luxe et la volupté et auraient été décimés à cause de leur naïveté, ayant appris à leurs chevaux non à pas faire la guerre, mais à danser…

On raconte qu’un Sybarite nommé Mindyride, partisan du moindre effort et voyant un ouvrier creuser la terre, et soulever la bêche avec effort, se plaignit que ce travail le fatiguait, et défendit qu’on le fît à l’avenir en sa présence. Le même homme se plaignait d’avoir été incommodé par les plis des feuilles de rose sur lesquelles il s’était couché. 

Voici ci-dessous le détail de cette civilisation trouvée dans un article de l’Encyclopédie dans lequel Diderot semble tacler “indirectement” les nobles de l’ancien régime :
« on donne des prix à ceux qui peuvent découvrir des voluptés nouvelles ; les citoyens ne se souviennent que des bouffons qui les ont divertis, & ont perdu la mémoire des magistrats qui les ont gouvernés. […] On y abuse de la fertilité du terroir, qui y produit une abondance éternelle ; […] . Les hommes sont si efféminés, leur parure est si semblable à celles des femmes ; ils composent si bien leur tein ; ils se frisent avec tant d’art ; ils emploient tant de tems à se corriger à leur miroir, qu’il semble qu’il n’y ait qu’un sexe dans toute la ville.[…] ; on ne sait ce que c’est que d’aimer & d’être aimé ; on n’est occupé que de ce qu’on appelle si faussement jouir. […] Ils passent leur vie dans une joie purement extérieure ; ils quittent un plaisir qui leur déplaît, pour un plaisir qui leur déplaira encore ; tout ce qu’ils imaginent est un nouveau sujet de dégoût.Leur âme incapable de sentir les plaisirs, semble n’avoir de délicatesse que pour les peines : un citoyen fut fatigué toute une nuit d’une rose qui s’étoit repliée dans son lit, plus doux encore que le sommeil.Incapables de porter le poids des armes, timides devant leurs concitoyens, lâches devant les étrangers, ils sont des esclaves tout près pour le premier maître.

(article signé Diderot et Jaucourt) »Article © PFDebert 2022

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