I ❤️ DIDEROT – Le Royaume des ombres – ou – Le Fantôme de Diderot

Les parfums de l’Elysée se sont “peut-être” embrasés de nouveau pour “Diderot – L’inattendu“, si ce que raconte la fille de Diderot (qui a vu le fantôme de son père en rêve) est vrai, mais Ceci n’est peut-être qu’un conte

Voici le rêve d’Angélique (un peu de lecture…) :

« Je n’ai guère fait qu’un rêve dans ma vie et je vais vous le raconter, au risque de vous endormir.

Brisée un soir de fatigue et de soucis, […] A peine mes yeux appesantis venaient de se fermer que je me sentis prendre la main et appeler doucement du nom de mon enfance.
L’effroi m’eut saisie si la voix ne m’avait rassurée. Une lumière douce répandue dans ma chambre me fit distinctement apercevoir mon père assis près de mon lit. Trop surprise et trop ravie de revoir l’objet de ma tendresse et de mes regrets, je ne pouvais proférer un son. Mais comme les ombres lisent au fond des âmes, il sut bien vite tout ce qui se passait dans la mienne.
« C’est pour toi, me dit-il, que j’ai quitté le séjour du repos, et que je viens passer quelques instants sur ce globe impur et troublé. Mon seul chagrin pendant ma vie fut de ne pas te voir heureuse. Depuis que j’habite les sombres bords, les peines que je te vois souffrir m’empêchent de jouir de ma félicité. C’est pour te rassurer et m’éclairer sur l’avenir que les Dieux m’ont permis de te revoir encore avant qu’ils ne t’accordent de venir me trouver ». […]

Il attacha [ensuite] ma pensée par la description du seul temple qu’il me dit exister dans l’Elysée [royaume des ombres], la magie en est telle qu’il parait à chaque ombre avec la forme, la structure, les ornements qui lui plaisent de préférence.
Pour ceux qui n’aiment que les choses simples, ils n’y voient que la statue du bonheur.
Placée au fond du sanctuaire, un feu modéré, mais éternel brûle au pied de cette sainte idole. […]
Le temple est si vaste que chaque ombre a pour elle une petite niche particulière qu’elle s’en va visiter tous les jours. Dans le fond de la niche est suspendu une espèce de cadre de forme ronde au dessus d’un petit autel. Sur l’autel est un vase de parfum.

Toutes les fois que nous honorons ici-bas leur souvenir, que l’amitié, le respect ou la reconnaissance érigent quelque monument à leur gloire, l’encens que nous brûlons pour eux s’élèvent jusqu’à cet autel, les parfums s’embrasent, une vapeur éthérée se répand sur le cadre magique. Elle y laisse empreinte la figure [ou les figures ] de celui [ou ceux : 😉 Fred & Pascale en mai 2022] à qui nous laissons cette image. »

Et ben quelle histoire !

Illustration, Angélique Diderot, par Pajou, fils.Lettre d’Angélique DIderot à son ami Meister, 1792.
La Fille de Diderot, Jean Masset du Biest, 1949.

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