Jeune fille dessinant

Ce tableau, Portrait d’une jeune fille dessinant, de la peintre Denise Lemoine-Villers, est une illustration parfaite de la mauvaise foi de certains experts lorsqu’il s’agit de gagner de l’argent.

En 1922, attribué au « grand », à « l’illustre » David, et qualifié, à ce titre, de « chef-d’œuvre » ou d’« image inoubliable », ce portrait est vendu au Metropolitan Museum of Art de New York pour 200 000 dollars.

Mais il y a un hic, lorsque l’on s’aperçoit que ce tableau figurait au Salon de 1801, année boycottée par David …
En 1951, on décide donc de l’attribuer finalement à Constance Marie Charpentier, parce qu’il ressemble vaguement à l’un de ses tableaux appelé Mélancolie.

Et là, catastrophe, à partir du moment ou le tableau n’est plus considéré comme un David, les experts et les critiques qualifient l’œuvre de « portrait impitoyable d’une femme intelligente et simple », estimant que l’« anatomie du portrait est incorrecte », y trouvant soudainement « des défauts ».

James Laver a écrit de cette peinture en 1964 : « Bien que la peinture soit extrêmement attrayante comme pièce d’époque, il y a certaines faiblesses dont un peintre du calibre de David n’aurait pas été coupable ». (Risible)

Le Met laisse quand même la signature de David sur le tableau jusqu’en 1977.

Ce n’est qu’en 1996, seulement, que Margaret Oppenheimer réalise que le tableau est de Marie Denise Lemoine-Villers, basant cette ré-attribution sur sa ressemblance flagrante avec une œuvre contemporaine de cette peintre, Une jeune femme assise devant une fenêtre.

Le Met a décidé de garder l’intitulé original Portrait de Marie Joséphine Charlotte du Val d’Ognes, par Denise Lemoine-Villers, mais des experts pensent que c’est un autoportrait…

Portrait d’une jeune fille dessinant, Denise Lemoine-Villers
Une jeune femme assise devant une fenêtre, Denise Lemoine-Villers
Salon de 1801

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