Exit la feuille de vigne ! Adam et Ève rhabillés pour l’hiver !

Depuis 600 ans, le retable de l’Agneau Mystique, exposé dans la cathédrale de Gand et réalisés par Hubert, Jan et Marguerite van Eyck, a vécu d’incroyables aventures.

La plus anecdotique est lorsqu’en 1822, la nudité étant jugée scandaleuse, les hommes d’église exigent qu’Adam et Eve – deux des vingt-quatre panneaux peints – soient tout simplement rhabillés.

Exit la feuille de vigne ! On imagine prêtres, chanoines et prélats s’interroger et débattre autour du sujet : « Mais quels étaient-donc les habits portés au Jardin d’Eden ? », « Toge à l’ancienne ? Culotte de dentelle ? ».

Au début du XIXe s., la science jette le trouble dans les esprits, alors par aveu d’humilité sans doute, les hommes d’églises tranchent et votent à l’unanimité pour la peau de bête !

Pour ces hommes érudits, la peau de bête, pratique et seyante, illustrerait parfaitement la Genèse, soit la Nuit des temps !

Le retable est exposé désormais avec ses deux panneaux originaux, les copies habillées sont à voir dans la crypte de la cathédrale.

LE TRAVAIL DE MARGUERITE VAN EYCK, PEINTRE FLAMANDE DU XVe S., POUSSÉ DEPUIS LA FIN DU XIXe SIÈCLE VERS LES OUBLIETTES DE L’HISTOIRE

Honte aux historiens contemporains qui continuent sciemment d’occulter le travail des femmes artistes.

Cathédrale de Gand, août 2023
Le nom de la peintre flamande, Marguerite van Eyck, ayant participé au retable de l’Agneau Mystique, chef d’œuvre incontesté de l’école flamande, est toujours résolument et fermement occulté.

Marguerite van Eyck, sœur des célèbres frères, a pourtant travaillé toute sa vie dans l’atelier van Eyck.
Nul ne peut le nier, son histoire est gravée dans la pierre, sur la tombe de son frère Hubert : « Ici est enterré Hubert, sa soeur n’est pas loin. ELLE AUSSI ETONNAIT LE MONDE PAR SES TABLEAUX » (Lucas Heer, chapelle de Josse Wick, Sint-Baafsabdij / St. Bavo’s Abbey Ghent).

Malgré cette épitaphe, depuis la fin du XIXe s., les “experts et historiens” effacent sciemment toutes traces de son travail et ses œuvres sont attribuées à son frère Jan ou à d’autres peintres.

Au début du XVe s., elle et son frère Jan reçoivent l’enseignement de leur frère aîné, Hubert, avec lequel ils vivent à Pamèle. Au décès d’Hubert, Jan et Marguerite travaillent ensemble à l’achèvement de L’Adoration de l’Agneau Mystique, le plus célèbre retable des Pays-Bas.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, certains tableaux de Marguerite sont encore identifiés dont un Repos pendant la Fuite en Égypte qui disparaît par la suite :
« Il n’est rien resté de Marguerite, du moins rien qu’on ne puisse lui attribuer avec certitude. Cependant au musée d’Anvers et au musée de Madrid, on trouve deux éditions du même tableau, attribué à Marguerite van Eyck. C’est un Repos en Egypte : la sainte famille voyageuse s’arrête au milieu d’un paysage de Flandre pleine de vie et de saveur. Au second plan, des paysans conduisent la charrue ; saint Joseph, courbé sur son bâton, apporte un pot de lait à la divine nourrice. En effet pourquoi la sainte famille n’aurait-elle pas traversé la Flandre ? » (L’Artiste, revue du XIXe siècle).

Ces tableaux sont désormais impossibles à retrouver avec certitude, le nom de Marguerite van Eyck, ayant été volontairement effacé a disparu des catalogues des musées.

L’Adoration de l’Agneau Mystique, Hubert, Jan et Marguerite van Eyck, cathédrale Saint-Bavon, Gand

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