Quel est donc le secret des Biscuits de Montbozon ?
Revenons à nos classiques.
On nous sert souvent l’image d’une Marie Antoinette se goinfrant de macarons quand ce n’est pas de la brioche, et bien c’est faux ! car la reine raffolait en vérité d’un biscuit tout simple et aux saveurs si délicates qu’il a perduré jusqu’à nos jours.
La recette de ce biscuit, au départ sans nom, aurait été exportée aux confins de la Haute-Saône et du Doubs par Joseph Guichard, pâtissier de Louis XVI, lequel fuyait quelque peu la Révolution .
Logé par la famille Lanternier, aubergistes de l’hôtel de la Croix d’Or à Montbozon, il semble confectionner la friandise royale pour ses hôtes sans toutefois leur transmettre son secret de fabrication.
On raconte qu’avant de mourir, Joseph aurait révélé sa recette, ultra secrète, à mademoiselle Prudhon (Jeanne Claude Prudhon (1772-1848) “marchande” selon l’état civil).
La recette reste alors secrète jusqu’en 1856, date à laquelle elle est brevetée.
Puis c’est la famille Lanternier-Prudhon qui s’en empare pour la faire fructifier, et à raison.
Si peu de sources historiques corroborent ces faits, ce biscuit raffiné a gagné ses lettres de noblesse grâce à sa douceur, sa rondeur et son délicat parfum de fleur d’oranger.
On le nomme aujourd’hui « Biscuit de Montbozon ».
Dédicace spéciale et merci à Alexandre pour cette délicieuse découverte.
Les Biscuits de Montbozon
A M. Lanternier.
Dans la province franc-comtoise,
Le biscuit le plus renommé ;
Des grands, de la caste bourgeoise
Et du peuple, le plus aimé ;
Le biscuit que, sur chaque table
On préfère en toute saison,
La chose n’est point contestable,
C’est le biscuit de Montbozon.
Amateurs de Pâtisserie,
Si jamais vous êtes conduits
A Montbozon, je vous en prie,
Ressouvenez-vous des biscuits.
De Lanternier, quiconque est sage
Ne passe jamais la maison,
Sans acheter pour son usage
Quelques biscuits de Montbozon.
[…]
Petites poésies baumoises
Par Ch Thuriet, 1886