Les pupilles en forme de cœur de Pierre le Grand sont-elles un signe d’amour de la sculptrice Marie-Anne Collot adressé à son professeur et mentor Étienne-Maurice Falconet ?
En 1770, Marie-Anne Collot sculpte le visage de Pierre le Grand, une statue équestre commandée par Catherine II à Falconet.
On remarque que les pupilles de ce portrait sont en forme de cœur.
La critique s’emballe, arguant que ces pupilles sont une preuve de l’amour que voue secrètement la sculptrice à Falconet, et cela malgré le tempérament difficile du sculpteur (découverte de Marjan Sterckx).
Mais le David de Michel-Ange a lui aussi des pupilles en forme de cœur.
Alors, à qui Marie-Anne Collot rend-elle hommage ?
Probablement aux deux sculpteurs, Michel-Ange et Falconet, mais aussi à l’amour, tout simplement.
C’est “une petite malice” (comme dirait Diderot) de Marie-Anne Collot, qui nous raconte dans ce geste l’intimité d’un couple d’artistes. Falconet la surnommait-il pour plaisanter Michel Ange ?
En 1768 et 1769, autre fantaisie, la sculptrice signe plusieurs de ses bustes en latin… Maria Anna collot, fecit anno 1769, Petropoli.
Ces pupilles-cœurs sont sans doute un indice de plus de la relation affective entre Marie-Anne Collot et Etienne-Maurice Falconet.
