Jeanne et sa tante, dite « la Mayence », avaient emprunté, une fois n’est pas coutume, l’allée principale pour se rendre au château.
Le chaos y était indescriptible.
Partout, des ouvriers s’affairaient, les uns creusant des fossés le long de la cour d’honneur , d’autres montant un mur de soubassement au fond de ces mêmes fossés.
S’engageant périlleusement sur une sorte de “pont de fortune”, tante et nièce franchirent le fossé, tout en contournant deux énormes lions de pierre posés à même le sol.
Au fond de la cour encombrée de caisses et de malles, un homme étrange leur faisait des signes. Les cheveux bruns et longs retombant en boucles gracieuses sur un habit paré de dentelles, il vint à leur rencontre, une équerre à la main. Il s’excusa de ne pouvoir les accueillir, étant occupé à mesurer un pilastre, mais il leur indiqua qu’elles devaient se rendre dans le cabinet de madame, et que Toinette les y conduirait.
Jeanne n’avait aucune idée de ce que pouvait être un “pilastre”, et elle n’avait jamais entendu parler de “cabinet”. La Mayence lui chuchota à l’oreille que cet homme très bizarre était M. Arouette de Voltaire.
Elles s’avancèrent ensuite vers la porte d’entrée. Jeanne, très intimidée, entrait enfin dans le palais mystérieux.
Toinette, qui les attendait dans le vestibule encombré de caisses, les pria de la suivre et la jeune fille gravit pour la première fois et le cœur battant les marches du grand escalier de pierre.
DR © P Fourtier-Debert 2025
La suite ici :
Épisode 3 – Le chaos
Épisode 4 – Un habit de servante
Épisode 1 – La gardeuse d’oies
Épisode 2 – Les escargots
