Le goût d’Émilie pour le “verny Martin”

Entre 1734 et 1742, Émilie du Châtelet et Voltaire rénovent et agrandissent le château familial des Du Châtelet à Cirey-le-Château et ils sont très friands de décoration.
On peut facilement les imaginer, lorsqu’ils sont à Paris, courant les boutiques des marchands merciers afin de meubler et décorer somptueusement leurs appartements dans lesquels ils vivront leur idylle.
Ainsi on retrouve dans les chambres et cabinets de nos deux tourtereaux, les mêmes « papiers peints de la Chine à grands personnages », ou encore de nombreux meubles en « verny Martin ».
La marquise prend à son service, à demeure, Pierre Lebrun, jeune peintre formé par les célèbres frères Martin.
Le jeune homme de 30 ans restera plusieurs années au service de la marquise, peignant les commodes, les encoignures, les boiseries, les plafonds. Il est assisté de frère Macaire, moine-peintre, logeant dans une petite chapelle située dans les bois de Doulevant, à 2 km de Cirey.
Le vernis Martin, qui s’est substitué à la laque de Chine à partir de 1728, a révolutionné la décoration intérieure.
On le travaille selon le même principe que la laque orientale, de couches superposées, mais on peut, grande nouveauté, y introduire de la couleur, ce qui fait la spécificité de cette laque française.
la mathématicienne et le philosophe en raffolent.
Ainsi on voit défiler dans les inventaires, commodes, encoignures, tablettes, tables, chaises, fauteuils, sophas, et lambris assortis en « verny vert et or » ou « verny bleu et jaune » selon les pièces et selon les saisons.

Commode XVIIIe s., vernis Martin
Bureau XVIIIe s., vernis Martin
Commode XVIIIe s., vernis Martin
Commode XVIIIe s. (détail), vernis Martin
Commode 1742, vernis Martin, Jacques Dubois (1694-1763)
Commode XVIIIe s., vernis Martin
Commode XVIIIe s., vernis Martin
Table de chevet pieds de biche, époque Louis XV, vernis Martin

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