Le destin héroïque de Jeanne de Craon

Jeanne de Craon, dernière héritière d’une puissante maison de Bretagne, fit promettre, avant de mourir, à son mari Pierre de Beauvau que tous ses descendants porteraient les armes de la maison de Craon accolés aux armes de Beauvau. Un trait de courage héroïque s’attache à cette femme qui mourut en 1421, suite à une césarienne qu’elle avait demandé pour sauver la vie de son enfant.

« qui autrement, dit la chronique, de ce cachot ténébreux eut été envoyé aux ténèbres éternelles. Ainsi la dame de Beauvau ne peut être assez honorée d’avoir, par une résolution si généreuse et piété vraiment chrétienne, consacré à Dieu et à sa postérité cette vie mortelle, pour ne priver son fils de l’immortelle,lui ôtant le moyen d’estre régénéré des eaux du saint baptême, si elle l’eût mis au monde mort-né. Mais, pour mémoire de ce, elle requit son mari que leur fils portât les armes de Beauvau écartelées avec celles de Craon et que ceux qui naîtraient de lui et de sa postérité seraient obligés de faire le semblable à perpétuité, ce qui depuis a été observé aux descendants du même. »

Blason à quatre lionceaux cantonnés de gueules, armés, lampassés et couronnés d’azur (BEAUVAU) ; aux 2 et 3, losange d’or et de gueules (CRAON).
Statuts de l’ordre du Croissant, fondé par René d’Anjou (1448), ms. fr. 25204
(source : gallica.bnf.fr, Bibliothèque Nationale de France)

Article © Pascale Fourtier Debert

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