La cour s’amuse

Pendant un des dîners d’apparat du roy Stanislas, il arriva un jour une assez plaisante aventure.

Dans la foule qui entourait la table du Roi se trouvait une jeune et fraîche villageoise que le hasard avait placée auprès d’un moine capucin. Tous deux, contemplaient émerveillés le monarque en train de manger. Une des femmes d’honneur de Mme de Boufflers, les ayant remarqué, attacha par espièglerie et avec une forte épingle, la jupe de la paysanne à la robe du capucin. La jeune fille, au bout d’un moment, fait un mouvement et sent qu’on la retient; elle insiste, on la retient encore. Elle se trouble, rougit, et sentant bien que l’obstacle vient du côté du moine, elle balbutie: « Mon père… mon père… mais laissez-moi, je vous prie.» Le moine la regarde avec stupéfaction, puis, voulant s’éloigner à son tour, s’aperçoit qu’il est retenu. Enfin tous deux indignés s’éloignent brusquement et l’on voit, à la grande joie de toute la Cour le lien qui les retient l’un à l’autre.

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Article © DR Pascale Fourtier Debert
La Danse paysanne Ecole française du XVIIIe siècle © DR Antoine Watteau
Etude de paysanne Ecole française du XVIIIe siècle, Crayon noir et estompe © DR d’Etienne AUBRY
Fransciscain © droits réservés

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