Les feux de l’amour à Lunéville

Deuxième épisode
Depuis que la marquise du Châtelet a rencontré François de Saint-Lambert, en janvier 1748 à la cour de Lunéville, elle vit sur un petit nuage de guimauve.

Passionnément amoureuse du jeune officier poète, qu’elle a du malheureusement quitter pour rejoindre Paris, Emilie lui écrit des dizaines de lettres, toutes plus tendres et passionnées les unes que les autres et elle n’en attend pas moins, en retour, de son amant.

Elle échafaude des plans pour vivre avec « Délice de mon cœur » (surnom qu’elle donne à Saint-Lambert), imaginant le faire venir à Cirey en bernant Voltaire (son amant officiel) :
« Voici mon plan, c’est de vous rejoindre en juillet, de faire acroire à M. de Voltaire que cela est nécessaire à ma fortune d’aller à Cirey et vous me viendrés voir, et ensuite de passer ma vie entière avec vous, soit à Lunéville, soit à Cirey, et d’oublier pour vous tout le reste du monde. […] Je vous aime, je vous adore. » (Emilie à Saint-Lambert, mai 1748)

Emilie est persuadée que Saint-Lambert est l’homme de sa vie, et comme rien ne lui résiste, la mathématicienne élabore un plan pour pouvoir “résider” à Lunéville avec « Délice de mon cœur », jusqu’à la fin de ses jours.
Ce plan sera fatal à son mari, le marquis du Châtelet qui, suite aux intrigues de sa femme, se voit retirer son poste de commandement de Phalsbourg, pour obtenir un “éventuel” commandement à Lunéville par la grâce du roy de Pologne.
Malheureusement pour le marquis du Châtelet, la fin de la guerre de succession d’Autriche déjoue les plans de sa femme, car c’est M. de Bercheny, hongrois, qui obtient le poste tant convoité.
Ce revers est une honte et une humiliation pour la maison du Châtelet.

Emilie ne pourra pas vivre à Lunéville dans les bras de son amant.
Elle est humiliée et son mari est au chômage !
Elle se met à harceler le roy Stanislas, via sa favorite, Mme de Boufflers, car elle garde au fond d’elle un petit espoir : « Si l’affaire du commandement réussit par miracle, je n’exigerai point votre portrait, parce que je ne vous quitterai point. » (Emilie à Saint-Lambert, mai 1748)

Finalement son mari obtient une patente pour Saverne, puis à force de persuasion et après avoir payé de sa personne en accompagnant Mme de Boufflers aux bains de Plombières, où elle s’est ennuyée à mourir, Emilie obtient que son mari reste finalement en Lorraine.

Ouf !!! Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Suite au prochain épisode
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Mme de Boufflers

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