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Médecin-Botaniste du roi Stanislas, Buc’hoz participe à la formation du jardin botanique royal de Nancy (actuel jardin Godron) affecté en 1758 au Collège royal de médecine de Nancy. Buc’hoz parcourt la Lorraine pour y rassembler des plantes. Il se rend au jardin du Trianon, à pied précise-t-il, pour y chercher des plantes exotiques, puis au jardin botanique de Rouen où on lui offre des plantes.

Deux ans après la mort du roi Stanislas (1766) et après une campagne de calomnies dont il fait l’objet en Lorraine, il se rend à Paris, protégé par le comte de Provence, frère du futur Louis XVI (petit-fils du roi Stanislas).  Il est alors fréquemment reçu par Louis XVI et Marie-Antoinette. Il y commence plusieurs publications : L’Histoire universelle du règne végétal, mille deux cent planches gravées dont certaines sont les plantes les plus rares du Jardin du roi et de celui de Trianon et “Le jardin d’Eden, le Paradis terrestre renouvelé dans le jardin de la Reine, à Trianon”. un ensemble de deux cents gravures.

Buc’hoz a recours dans cet ouvrage à une forme de mécénat botanique, en faisant apparaître, en bas au milieu des gravures, le nom des cent quatre généreux donateurs et le blason à leurs armes. l’œuvre de Buc’hoz s’inscrit dans une approche sociologique et botanique très instructive : les ouvrages qu’il publie mettent en scène princes et princesses, médecins, amateurs et savants, qu’il veut honorer et remercier pour leur soutien financier. Il attribue ainsi à certaines plantes nouvelles les noms de personnalités qui l’ont aidé dans ce projet de publication. ex il dédie une fleur “La reine des femmes” à Marie-Antoinette;

Buc’hoz présente en 1771 dans son ouvrage Toilette de Flore, à l’usage des Dames des recettes de beauté du XVIIIeme siècle, un livre de référence qui a inspiré une très belle exposition du “Château des Lumières” à Lunéville. extrait :

Bain aromatique :

 “Faites bouillir dans suffisante quantité d’eau de Rivière, une ou plusieurs des plantes suivantes ; telles que le Laurier, le Thym, le Romarin, le Serpolet, l’Origan, la Marjolaine, la Lavande, l’Aurone, l’Absynthe, la Sauge, le Pouliot, le Basilic, le Baume, la Menthe sauvage, l’Hyssope, le Roses, les Oeillets, la Giroflée, la Mélisse, l’Anis, le Fenouil, et plusieurs autres herbes qui ont une odeur agréable. Quand on aura passée ces plantes, on ajoutera un peu d’eau de vie simple, ou d’eau de vie camphrée. Ce bain est excellent pour fortifier les membres, dissiper les douleurs qui proviennent d’une cause froide, augmenter la transpiration, et faire exhaler au corps une odeur agréable.”

Article © DR Pascale Fourtier Debert

© Bibliothèque municipale de Versailles : Jean-Marc Mana img-5

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