Un poison à la mode

Mme de Pompadour raconte avec ironie dans ses mémoires comment le précieux duc de Kaunitz, tout occupé de sa peau blanche et de son joli boudoir, conservait ses mains blanches grâce à une espèce de gant qu’il avait inventé, composé d’une “pâte” qu’il appliquait sur sa peau et qui séchait pendant la nuit…
Car, à l’heure où notre peau se doit d’être dorée (et croustillante comme celle des poulets), c’est la blancheur de la peau qui est en vogue au XVIIIe siècle… La mode est alors d’utiliser des préparations blanchissantes et des fards destinés à blanchir la peau les plus communes : Les parfumeurs introduisent dans leurs cosmétiques, de la céruse (ou sel de saturne), un pigment blanc très toxique à base de plomb tout en argumentant que leurs produits ne nuisent pas à la santé. 
A partir de 1770, les effets toxiques de la céruse sont enfin reconnus . “Les femmes doivent se méfier, car ces préparations « vénéneuses » causent des « mortifications » (sic), altèrent, gâtent, « rident le teint de manière à ne jamais pouvoir le réparer » et font disparaître « ses couleurs naturelles ».”(Abbé Jaubert) Article © droits réserves PFD

Buc’hoz, médecin et botaniste du roi Stanislas propose lui aussi, dans son manuel “La toilette de Flore” une recette pour déhaler le teint mais celle-ci ne contient que des produits “non toxiques” !

Recette Excellente pour déhâler le Teint
On peut le soir en se couchant
écraser
quelques fraises sur son
visage,
les laisser sécher pendant 
la nuit,
& le lendemain matin
se laver avec de l’eau de cerfeuil.
Alors la peau devient 
fraiche,
belle & luisante.

Autre poison du XIIIe siècle, la céruse…

Illustration duc de Kaunitz, ambassadeur d’Autriche à Versailles©DR
Article © DR Pascale Fourtier Debert
Portrait de Wenzel Anton Graf von Kaunitz

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