Les aventures d’un amoureux éconduit

scoop !
Un manuscrit inédit des poésies libertines du comte de Tressan, fondateur de l’Académie de Stanislas, vient d’être acquis par la bibliothèque de Nancy et c’est justice car voici l’histoire de ce personnage :
Le comte de Tressan, personnalité littéraire du XVIIIe siècle, arrive en Lorraine en 1750. Cet aristocrate, esprit vif, belle allure et ami de Voltaire, est exilé par la Pompadour vexée d’être ciblée dans ses satires sur les lilbertines de la cour.
Disgracié, il se voit infliger comme punition le gouvernement de Toul…
A peine débarqué en Lorraine, le frétillant comte est nommé grand maréchal et surnommé “Tressanius” à la cour de Lunéville où il tombe immédiatement sous le charme de Mme de Boufflers, favorite du roy Stanislas. On dit que c’est pour rester en sa charmante compagnie, et pour plaire au roy, que le comte accepte de fonder la Bibliothèque de Nancy.
Mais le pauvre Tressanius, malgré son travail acharné pour Stanislas et son assiduité auprès de la divine marquise, sera éconduit par la belle avec, il faut bien le dire, un peu de cruauté :
“Votre triste pédanterie
Partout vous rend fort ennuyeux;
Votre froide plaisanterie
Vous coûte plus, ne vaut pas mieux.”

Car le comte de Tressan dit Freluche (ainsi surnommé dans sa jeunesse) est carrément relou !
Vous pouvez en jugez par vous même en lisant ce poème quelque peu audacieux qu’il écrit à la marquise :
“A l’amour je demande en vain
Des dons dignes de ma Thémire,
Je sens qu’il fait trembler ma main.
Il se plaît à voir mon délire;
Quoique soumis, il est mutin;
Quoique tout en pleurs, il désire,
Et souvent, au lieu d’une lyre,
Il ne m’offre, d’un air malin,
Que les chalumeaux d’un satyre.”
«Hélas, je ne sais que trop que de pareils sons vous effarouchent et ne peuvent vous plaire! Vous ne les écouteriez qu’avec cette mine si jolie mais si redoutable qui me ferait tomber à vos pieds confondu et consterné et peut-être encore plus coupable. Vous ne saurez donc rien de tout ce que je sens, de tout ce que m’inspire le souvenir de quelques moments mêlés de délices et de désespoir.

Article PFDebert
Tableau, Louis-Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan (1701-1783) de Guérin Paulin Jean-Baptiste
Portrait du comte de Tressan  portant l’uniforme du capitaine des gardes françaises par ©Cercle d’Alexander Roslin (suédois, 1718 – 1793)

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