En finir avec la Taupe !


(attention âmes sensibles s’abstenir)
Demange-aux-Eaux, novembre 1738, madame de Graffigny chassée de Lorraine par l’arrivée du roi Stanislas, subit un véritable calvaire sur la route qui la mène à Paris (où l’attend madame de Richelieu au printemps 1739).
Une de ses étapes est le « château de l’ennui » où elle est séquestrée deux mois durant par madame de Choiseul-Stainville.

Accaparée sans relâche par celle qu’elle surnomme « la Taupe » et dont elle subit les récits abracadabrants, Françoise dénonce dans ses lettres le caractère impossible de madame de Stainville et témoigne de la sottise de son hôtesse en se moquant d’elle sans aucune pitié : 
« C’est qu’au milieu de tant d’impertinences quand je lui entends dire par ci par là quelque chose qui a le sens commun, je crois qu’elle le pense, et point du tout. Ce n’est qu’une convulsion de sa mémoire. »

Françoise se vante aussi auprès de son ami Panpan de réussir à endormir « la Taupe » en lui lisant l’avare de Molière :
« C’est un plaisir de la voir bailler et puis dormir, elle a pourtant ri à l’équivoque de la cassette, Je crus qu’elle l’avait comprise mais point du tout ! Car à la fin de la scène elle me demande qui est Valère et pourquoi il a pris l’argent. Ah ma foy, on ne sait que dire ! Je pensai lui jeter le livre a la tête pour finir en un seul coup. ».

Pour info : Panpan est le confident de madame de Graffigny, les deux amis échangent plus de 4500 lettres sur une période de 20 ans.
Article © PFDebert 2020
Dessin © Buvée 1760 Gallica

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