La femme de lettres Françoise de Graffigny est de retour chez elle, dans son château de Villers-lès-Nancy, après 300 ans d’absence !
Son portrait peint par Clavareau en 1756 et acquis par Villers-lès-Nancy est d’une beauté à couper le souffle.
La présence de la célèbre dame est indéniable. Talent du peintre ? Magie et/ou alchimie ? Restauration merveilleuse de Béatrice Journet ? Je ne vois qu’un mot pour célébrer ce miracle : BRAVO !
L’écrivaine de 61 ans y pose dans toute la plénitude de sa gloire.
Vêtue d’une robe de couleur “rouge cramoisi”, bordée de vison, et identique à la robe de la reine de France, Mme de Graffigny “croulent” littéralement sous les dentelles (symbole également de richesse).
La restauration de ce tableau authentique du XVIIIe siècle, identique au Portrait de Mme de Graffigny réalisé par Clavareau en 1756 et conservé au Château de Lunéville, a fait réapparaître la plume et la bibliothèque de l’écrivaine qui avaient été sciemment dissimulés sous une couche de peinture.
Voici mon hypothèse pour expliquer ce maquilllage, ce tableau dont on a perdu la trace pendant 250 ans, pourrait être l’un des deux portraits de Mme de Graffigny, confiés en 1771 par Pierre Valleré, ami de l’écrivaine, à la bibliothèque royale. Détourné à la Révolution, le portrait aurait été maquillé pour éviter son identification.
Selon M. Alain Dainard, spécialiste de Mme de Graffigny et contributeur des 15 volumes de sa Correspondance, Pierre Valleré, avocat, colocataire, homme de confiance de l’écrivaine et choisit par elle pour régler sa succession, fait don de “deux portraits de Mme de Graffigny” à la bibliothèque royale en 1771.
« […] Valleré s’adresse au grand Pigalle pour lui faire sculpter un buste de Mme de Graffigny, mais le prix est excessif. De son propre testament, Valleré a fait don de deux portraits de Mme de Graffigny à la Bibliothèque royale. […] ». A Dainard