Le physionotrace, première carte de visite

Ces portraits miniatures de profil sont à la dernière mode à la fin du XVIIIe siècle.

Bien moins chers qu’un portrait d’Isabey, et dit-on plus ressemblants, ils sont échangés par la noblesse et les personnalités.

Le physionotrace est réalisé par le bras mécanique d’un pantographe, au pastel et à l’échelle réelle.

Inventé par Gilles-Louis Chrétien, ce procédé rencontre beaucoup de succès auprès des aristocrates et chacun veut son physionotrace.

Si le procédé de reproduction à l’échelle est inventé par Chrétien, le dessin est tout de même réalisé par Jean Baptiste Fouquet, portraitiste et miniaturiste.
La mécanique ne fait pas tout !
Ces portraits, appelés “grand trait”, étaient ensuite gravés à l’eau-forte sur une plaque de cuivre ou de fer blanc (réduit grâce au pantographe).

La plaque servait ensuite à imprimer une ou plusieurs douzaine de gravures appelées “physionotraces”. Celles-ci, souvent en noir, pouvaient aussi être coloriées à la main ou imprimées en couleur.

Gilles-Louis Chrétien (1754-1811) était violoncelliste à la chapelle du roi à Versailles, graveur et portraitiste.

Jean-Baptiste Fouquet (1761-1799) est un portraitiste et miniaturiste français. Il remplaça Edme Quenedey des Ricets auprès de Gilles-Louis Chrétien de 1792 à 1798.

Voici ce qu’en dit le Mercure de France en 1811 :
« Telle est, par exemple, la dispute sur la propriété du physionotrace, invention possédée par Mr. Bouchardy, vendue par Mme veuve Chrétien, et réclamée par Mr. Quenedy ; invention au moyen de laquelle pour la modique somme de 25 fr. on vous fait votre portrait comme une carte de visite, en vous donnant 100 exemplaires de la planche. Nous avons cru devoir signaler cette utile découverte, principalement à l’usage de tant d’auteurs modestes que le public est impatient de connaître, et de ces dames qui se ruineraient bientôt, toutes riches qu’elles sont, si elles faisaient exécuter par Isabey tous les portraits qu’elles donnent » (« Événemens, anecdotes », Mercure de France,  6 juillet 1811)

Le nombre de personnes dont le portrait a été réalisé par ce procédé est estimé à entre quatre et six mille. René Hennequin, l’historien de Quenedey, a catalogué 850 portraits pour la première année (1788-1789). Au salon de 1796, six cents physionotraces ont été exposés.

Portrait d’une inconnue, dessin de Fouquet gravé par Chrétien inventeur du physionotrace , fin XVIIIe s., coll. privée.
Maximilien Robespierre

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