Le peintre qui aimait “trop” les enfants ?

(je précise que c’est un questionnement et non une accusation, l’auto-portrait peint par Anna Greuze, sa propre fille parle pour elle)

Je ne sais pas vous, mais les tableaux de Greuze représentant des enfants m’ont toujours mise mal à l’aise.

Et ce malaise est tout à fait légitime puisque les scènes des tableaux de ce peintre, Petite fille à l’oiseau mort, L’oiseau mort, La cruche ou Le miroir cassé-e, sont dignes d’un grand pervers cynique et même probablement “pédophile” ?

L’oiseau mort, la cruche et les œufs cassés étant depuis toujours des métaphores de la virginité perdue,  ces scènes représentant de très jeunes enfants nous laissent effarés. D’autant plus que sa propre fille, Anna Greuze, peintre elle aussi, semble dénoncer son propre viol en peignant une enfant empêchant sa poupée de parler.

L’enfant et la poupée par Anne-Geneviève Greuze.

Etonnant, non ? pour un peintre dit moraliste ?

Est-ce la raison pour laquelle Diderot s’éloigna de ce peintre… j’aime à penser que oui.

Quand on pense que ces images sont reproduites sur des boites de chocolats !

Je ne suis pas la seule à penser cela, voir aussi  « Greuze ou l’inceste », ici un article de Libération sur une exposition sur ce thème : « Stratégies sexuelles dans l’art d’occident » et qui a fait polémique !

L’oiseau mort

10 Replies to “Le peintre qui aimait “trop” les enfants ?”

  1. merci à nouveau Pascale!!!
    de nous faire découvrir cette symbolique , troublante en effet lorsque l’on voit ces quatre peintures rassemblées
    Cela dit quel peintre!!! “que ce Greuze”
    et le tableau de sa fille est également sublime …. et émouvant après la découverte de la symbolique sur laquelle vous attirez notre pauvre regard…..

  2. Je repense à ton commentaire sur le peintre Greuze.
    On ne peut que faire des hypothèses,, n’est ce pas.
    Le conte de Grimm bien connu du Petit Poucet qui se réfugie chez l’Ogre nous laisse à penser que ce genre de chose n’était pas rare.
    Toutefois, avoir le culot de peindre le portrait de la fillette qui cache sa poupée serait particulièrement sadique
    . C’est pas une photo instantanée, c’est un tableau ; or, un tableau, ça prend du temps, beaucoup de temps parfois…
    Sans témoignage, on saura pas.

    1. Bonjour Claire, merci pour ton commentaire, ce tableau est un auto-portrait réalisé par Anna Greuze et non un portrait d’elle par son père. C’est par ailleurs un des rares attribué à Anna Greuze, tous les autres tableaux d’elle ayant été attribués à tort à son père.
      Je l’ai souligné car peut-être mon article n’était pas clair.
      Amitiés
      Pascale

  3. Pour ma part il me suffit de regarder les yeux de ses petites filles pour me faire une opinion sur le sujet.
    J’aime beaucoup votre site, il est tellement intéressant bien que parfois vos chroniques sur certains sujets soient un peu trop courte à mon goût. ☺

    1. Bonjour merci pour votre commentaire !

  4. Et ses portraits de femmes, beaux comme leurs modèles ! L’œuvre d’un vicieux?
    Ce n’est pas très élégant de salir la réputation d’un homme qui ne risque plus de se défendre.
    L’œuvre de Greuze me ravit. Et j’aime autant ses portraits de femme que d’enfants.
    Et pas pour les mêmes raisons: j’aime passionnément les femmes (majeurs).
    Et je suis père de famille (nombreuse).

    1. Bonjour Pascale,

      Merci pour votre article. Il me semble très important de réinvestir notre regard, et de savoir ce que tout ces tableaux classiques représentent vraiment, quels sont réellement leurs sujets.
      Je cherche des informations sur Anne-Geneviève Greuze et me demandais ainsi si vous aviez des sources parlant du viol représentée dans l’enfant à la poupée ? ou si il s’agit d’une hypothèse personnelle ?

      Merci et bien à vous,

      L.

      1. Bonjour,
        c’est une hypothèse d’après la lecture et l’étude de la composition de ce tableau, et d’après d’autres éléments, sources littéraires et études de tableaux, concernant M. Greuze.
        La cruche cassée par exemple, est la représentation d’un viol. Il fut acheté par Mme du Barry, elle-même violentée dans sa jeunesse.
        Si vous cherchez des sources, je vous conseille sur ce thème, cet article :
        REPRÉSENTATION DU VIOL DANS LES ARTS : UNE CERTAINE IMAGE DE LA FEMME ET DE SON CONSENTEMENT DANS L’ART OCCIDENTAL AU XVIIIE ET XIXE SIÈCLES
        https://katatsumurinoyume.com/2020/02/representation-du-viol-dans-les-arts-une-certaine-image-de-la-femme-et-de-son-consentement-dans-l-art-occidental-au-xviiie-et-xixe-s

        Bien amicalement

        Pascale

  5. Bravo! Je vois que vous acceptez la controverse: en refusant de publier mon précédent commentaire, vous me donnez raison et vous ajoutez la partialité à vos partis prix douteux.
    Très cordialement,

    1. Bonjour, je vous remercie de votre message.
      je viens de faire un post aujourd’hui sur “La Cruche cassée” de M. Greuze.
      Les tableaux de M. Greuze ont été analysés par des experts et malheureusement, leur signification sous-jacente est bien moins naïve que celle que nous aimerions y voir.
      Je comprends votre déception, elle a été aussi la mienne, et celle de Diderot…
      Voici de liens qui traitent de ce sujet :
      https://www.persee.fr/doc/rde_0769-0886_1998_num_24_1_1412
      https://katatsumurinoyume.com/2020/02/representation-du-viol-dans-les-arts-une-certaine-image-de-la-femme-et-de-son-consentement-dans-l-art-occidental-au-xviiie-et-xixe-s
      Bien amicalement

      Pascale

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