Le petit appartement des amours secrètes

(dédicace spéciale et remerciements à Michel Bouard, gardien des secrets de Lunéville)
Invitée avec son amant Voltaire, à la Cour de Lunéville en 1748, la marquise du Châtelet tombe passionnément amoureuse de l’amant de sa meilleure amie (le beau Saint-Lambert).

L’amie en question, Mme de Boufflers, trop heureuse de se débarrasser de son encombrant amour de jeunesse, prête aux amoureux le petit appartement qu’elle consacrait, elle même jusque là, à ses rendez-vous galants avec le bel officier-poète.

Ce petit appartement secret (resté dans son jus) est situé dans les entresols du château, entre la bibliothèque et la chapelle, en communication avec l’aile où habite Emilie.

Mme de Boufflers, favorite du roy Stanislas, l’a fait aménager spécialement pour le poète, qui, peu apprécié du roi, est contraint de l’occuper “discrètement”.

Mais au début de sa liaison avec la marquise du Châtelet, Saint-Lambert tombe malade assez sérieusement, et reste alité dans le petit appartement.
Emilie, affolée, bénit cette occasion, bien qu’elle soit douloureuse, de lui prouver son amour et lui écrit plusieurs lettres par jour : “manger peu, buvez beaucoup de tisane, pas de limonade, … voici du thé, prenez-le très chaud et léger, ça vous fera transpirer”.
Elle lui fait porter, livres, bouillon, perdrix,… puis la nuit venue, à pas de loup, Emilie se rend seule au chevet adoré pour regarder son amoureux dormir.

Saint-Lambert, en convalescent reconnaissant lui envoie des lettres enflammées qui vont malheureusement s’amenuiser au fil du temps…

Article © PFDebert source Maugras
Photos © PFDebert, dédicace spéciale et remerciements à Michel Bouard, gardien des secrets de Lunéville

appartement

 

3 Replies to “Le petit appartement des amours secrètes”

  1. L’appartement photographié au château de Lunéville n’était pas destiné à abriter des “amours secrètes” mais servait bien plus prosaïquement de salle à manger aux demoiselles d’honneur, comme l’attestent les archives ducales conservées à Nancy (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, série B)

    1. Merci monsieur Franz, pour cette précision, qui casse un peu la légende néanmoins ! Mais il est tout aussi charmant d’imaginer dans ces locaux une “volée” de demoiselles d’honneur !
      J’ai eu cette info dans “La cour de Lunéville de Gaston Maugras” pg 298 (livre aussi accessible sur ce site http://www.gutenberg.org/files/42986/42986-h/42986-h.htm)
      mais de quel endroit pourrait alors parler monsieur Maugras avec autant de précision ? Car il référence énormément ces propos (lettres et vers) ?
      “Mme de Boufflers ne veut pas entendre parler d’un racommodement, tout est fini et bien fini. Saint-Lambert n’a plus «qu’à jouir de ce qui lui reste». Mais elle n’a pas de rancune et elle est femme d’esprit, et puis elle n’attache pas aux choses de l’amour plus d’importance qu’elles ne méritent. Aussi, loin de témoigner aux coupables le moindre ressentiment, elle leur fait bon visage, les prend même sous sa protection et met la plus extrême bonne grâce à favoriser leurs rendez-vous. Elle pousse même la complaisance jusqu’à laisser à Saint-Lambert la jouissance du petit appartement secret qu’elle lui a fait disposer près de la chapelle et de la bibliothèque. C’est là que la divine Émilie, suivant l’exemple de Mme de Boufflers, va nuitamment rendre visite à son amant.

  2. Merci
    Si Lambert n’est pas dans l’appartement des demoiselles d’honneur, quel est cet appartement “prés de la chapelle et de la bibliothèque” ? A quand des photos ?

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